Comme tous les arbustes, les rosiers vieillissent et malgré une taille appropriée en fin d'hiver ils ont tendance à ne plus fleurir avec la même générosité qu'à leurs débuts. Quand le rosier émet de nouvelles pousses, ce sont elles qui assurent le renouvellement de la charpente, les plus anciennes, souvent de gros diamètre et de couleur brune, sont taillées à la base. Beaucoup de mes rosiers réagissent de cette manière, d'autres au contraire, des grimpants surtout, vieillissent sans produire de nouveaux rameaux florifères. Les branches anciennes ne donnent des fleurs qu'à leurs extrémité.
C'était le cas du rosier grimpant Etoile de Hollande, un rosier grimpant aux roses rouges opulentes très parfumées. Les premières années, je réussissais à palisser ses branches assez raides et elles se couvraient de roses dès la fin du mois de mai. Au fil du temps, la floraison est devenue maigre et les rameux secondaires même taillés court en fin d'hiver poussaient avec vigueur en fleurissant chichement. Un feuillage abondant avec peu de fleurs et beaucoup de vieux bois, ce n'est pas ce que j'attends d'un rosier.
Dans le courant du mois d'août, j'ai appliqué une solution radicale aux résultats parfois aléatoires. J'ai recepé le rosier en coupant toute les branches juste au-dessus du point de greffe (condition indispensable pour éviter que le porte-greffe ne s'affranchisse et ne prenne le dessus sur la variété greffée).
Cette opération peut entraîner la mort de l'arbuste mais dans les cas présent elle a permis une spectaculaire renaissance. Très vite, une puis trois branches principales sont apparues et la plus vigoureuse mesure à présent 1,50m de haut. Au fur et à mesure de la croissance, elles sont guidées sur l'arche servant à supporter le rosier. Alors que de nombreux rosiers font triste figure et perdent leurs dernières feuilles, Etoile de Hollande arbore de jolies couleurs rouges et pourpres sur les feuilles et sur les branches, il est insolent de bonne santé, comme dans sa jeunesse. La présence envahissante du chèvrefeuille henryi ne semble nullement le gêner. Encore un exemple étonnant de la capacité de régénération du végétal.
Si d'aventure un froid intense venait à sévir, je prendrais la peine de butter son pied pour lui éviter de souffrir. Il me tarde d'être au printemps, avec une bonne fumure il devrait retrouver sa beauté passée et m'offrir à nouveau son merveilleux parfum.
© Ma Planète Jardin, 11/2014