La saison des roses est maintenant terminée dans mon jardin, il est vain d'espérer quelque autre remontée. Le froid et la pluie (très insuffisante pour régler le problème de la sécheresse dans ma région, ce qui est préoccupant) empêchent les derniers boutons de s'ouvrir, le vent abîme les pétales et dépouille les rosiers. Le jardin n'est d'ailleurs pas au mieux de sa forme. Les bourrasques ont dispersé les feuilles mortes un peu partout, les vivaces sont défleuries (sauf les sedums, les chrysanthèmes et le rudbeckia nitida) et commencent à griller avec de l'avance. Même les asters sont fanés depuis longtemps, ce n'est jamais arrivé. Quant aux annuelles, elles ont souffert des gelées.
Un peu mélancolique peut-être parce que la mauvaise saison est arrivée très brutalement cette année, le jardinier connaît une baisse de régime subite et n'a pas grande envie de s'activer dehors sauf pour ratisser les feuilles mortes qui seront la base du précieux compost.
Bien sûr, les feuillages sont flamboyants et ils seront relayés dans quelques semaines par d'autres floraisons, automnales et hivernales celles-là (bruyères, skimmia, hamamelis, chimonanthe, mahonia...). Elles donneront un nouveau souffle aux massifs et elles m'apporteront un regain d'énergie.
Au milieu de cette grisaille et de ce dénuement, il y a pourtant quelques trésors à admirer au hasard d'un petit tour au jardin, comme ces ultimes roses dont les couleurs éclatantes sont bien réconfortantes. Je ne résiste donc pas au plaisir de les partager. Ulrich Brunner, merveilleusement parfumé et autrefois très apprécié pour la fleur coupée, Salet, Line Renaud, Lamarque, Diamond Jubilee, Pénélope, Mme A.Meilland, Mme Alfred Carrière, Etoile de Hollande, Grace, La Giralda ont tous choisi de refleurir modestement quelques jours avant la Toussaint et c'est bien agréable.
© Ma Planète Jardin, 10/2011