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mardi 29 novembre 2011

Le palmier de Chine, rustique et très exotique


Les plantes exotiques sont en vogue, surtout les palmiers, arbres emblématiques des pays tropicaux. Il suffit de voir les stocks importants proposés à la vente au printemps. Malheureusement, il s'agit le plus souvent de palmiers des Canaries (Phoenix canariensis), une espèce peu rustique en France, sauf dans le Midi méditerranéen, en particulier sur la Côte d'Azur où des spécimens de belle taille forment de superbes alignements. Dans la plupart des autres régions les résultats sont décevants.


Phoenix Canariensis en pleine terre

J'ai moi aussi succombé à cette mode et j'ai planté il y a longtemps deux Phoenix dans mon jardin exotique. Le climat, océanique, y est doux mais il peut arriver qu'il fasse très froid et qu'il neige. En théorie rustiques jusqu'à -8°, ils souffrent considérablement même protégés d'un paillis de feuilles et de voile d'hivernage. Le coeur reste intact mais les palmes grillent invariablement sans que je sache si les dégâts sont dus à l'humidité ou au froid. L'hiver dernier, un des deux a disparu et celui qui a survécu est de taille modeste. Reste la possibilité de cultiver le Phoenix en bac mais cela demande des efforts. Fort heureusement, il existe des espèces adaptées au climat tempéré pour les jardiniers qui ne conçoivent la culture des palmiers qu'en pleine terre. Le plus connu est sans nul doute Trachycarpus Fortunei.

Un palmier très décoratif

Il est couramment appelé palmier de Chine ou palmier chanvre à cause de la structure fibreuse de son stipe (terme désignant le tronc) constitué par la base des anciennes palmes. En Chine, où il pousse spontanément jusqu'à 2500 mètres, il donne lieu à toutes sortes d'utilisations. Tout est beau en lui, son stipe qui présente une structure de fibres entrecroisées et ses larges palmes vert sombre en éventail. Avec le temps, il se dégarnit mais reste toujours surmonté d'une couronne de palmes. Adulte, il peut atteindre 12 mètres. Au bout de cinq ans, il fleurit. Les fleurs jaunes assez nombreuses sont agglutinées en grappe sur la partie supérieure du stipe. De petits fruits noirs leur succèdent. C'est en automne et en hiver quand le jardin se vide qu'il se remarque le plus.



Facile à cultiver

Ses exigences de culture sont réduites. Il accepte tous les sols bien drainés. Dans mon jardin, le sol assez riche est souvent très sec dès la fin du printemps, cela ne l'empêche nullement de pousser. La chaleur estivale semble même lui profiter. Bien qu'il tolère l'ombre, Il est préférable de choisir une exposition ensoleillée, ce qui permet d'avoir une couronne de palmes plus fournie. Son développement sera aussi plus important. Il apprécie d'être abrité du vent.

Soigner la plantation

Pour que ce palmier donne le meilleur de lui-même, il est nécessaire de soigner la plantation. Il faut le planter dans un sol réchauffé (en mai par exemple) et creuser un trou deux fois plus large que la motte (qu'il ne faut surtout pas briser). Il a besoin d'une bonne réserve de terre meuble. Ajoutez un amendement comme du compost. Arrosez régulièrement la première année. Pendant deux ou trois ans, l'utilisation d'un engrais liquide pour palmier l'aidera à bien démarrer.




Une croissance lente au début

Malgré ces bons soins, la croissance du palmier de Chine est lente. Les trois ou quatre premières années, il a tendance à végéter. C'est souvent le temps qu'il lui faut pour s'installer. Le petit sujet de 40 cm que j'ai installé en 2003 n'est vraiment beau que depuis trois ans, il fait environ 1,90 mètres. A présent, il ne me demande plus aucun entretien, si ce n'est la taille des palmes qu'il faut couper uniquement lorsqu'elles sont sèches.


Sa floraison printanière

Résistant au froid

Je l'ai protégé tant que sa taille le permettait, c'est-à-dire pendant pendant 4 ou 5 ans. Le pied était paillé avec des feuilles mortes et le stipe et les palmes recouverts d'un voile d'hivernage. Maintenant, il supporte sans faillir la neige et des gelées de -12° comme en décembre 2009 ( ce qui est rare, les minima étant plutôt de l'ordre de -7 ou -8°.) Les sujets bien développés sont rustiques jusqu'à -18°. Seules les régions au climat vraiment très rude risquent de lui déplaire. On peut tenter de le planter contre un mur assez haut exposé au sud.



Pour créer une ambiance tropicale, j'ai choisi de l'associer à un bananier du Japon (musa basjoo), bien rustique également et à des hédychiums (hédychium 'Tara' entre autres) qui apportent peu de couleur au moment de la floraison en août. J'aimerais y ajouter une touffe de Fargesia, pour donner une note asiatique mais je manque hélas de place.

© Ma Planète Jardin, 11/2011

vendredi 25 novembre 2011

Floraisons exotiques de la Sainte-Catherine


Le 25 novembre, jour de la Sainte Catherine, marque un moment important pour les jardiniers. En effet, la grande période de plantation et de transplantation commence fin novembre en phase de sève descendante et se poursuit pendant tout le repos végétatif jusqu'en février. Les chances de reprise sont maximales et il est rare qu'un rosier ou un arbuste planté en fin d''automne et pendant tout l'hiver ne reparte pas vigoureusement au printemps.

Comme l'affirme avec sagesse et bon sens le dicton populaire, "à la Sainte-Catherine, tout bois meurt ou prend racine". Ce qu'on a un peu oublié, c'est qu'initialement le diction s'appliquait non pas aux plantations mais aux boutures à bois sec (non feuillées) d'arbres et arbustes. Après la chute des feuilles, on peut multiplier très facilement de nombreuses espèces.


A la Sainte Catherine donc, la nature entre en sommeil et la plupart des végétaux commencent leur repos hivernal. Cette année pourtant, grâce à l'exceptionnelle douceur de l'automne beaucoup de plantes de mon jardin exotique jouent les prolongations. Leur cycle estival semble ne pas vouloir finir et leur floraison, parfois massive, se poursuit. Seuls les hibiscus moscheutos et les sauges uligineuses entrent en dormance.

Pour la première fois depuis que j'ai créé ce jardin il y a 10 ans, je n'aurai installé aucune protection fin novembre. Il serait dommage de se priver de ces dernières fleurs. La sécheresse de l'arrière-saison y est pour quelque chose car l'humidité provoque l'arrêt végétatif.


L'impression ressentie ce matin en prenant les photos était étrange, le temps était gris et froid, vraiment très automnal mais les massifs avaient encore un air estival. Impossible de songer à l'hivernage remis au début décembre.

Les marguerites jaunes d'or des euryops illuminent une longue plate-bande à elles seules. Pour une floraison durable, il faut supprimer régulièrement les fleurs fanées (cela reste à faire, comme on le voit sur les photos).



Les alstroemerias offrent une jolie remontée.



L'escalonia qui est plus un arbuste de climat doux qu'une plante exotique continue de fleurir et c'est tout à fait remarquable.


Parfois très abîmée par le gel en hiver, la germandrée arbustive est constellée de petites fleurs bleues.



Le phlomis refleurit depuis plus d'un mois.



D'habitude à cette date, le brugmansia, les abutilons et le solanum sont rabattus et protégés, les lantanas arrachés. J'ai préféré y renoncer pour l'instant.



L'arbousier, et il n'y là rien d'extraordinaire, est en pleine floraison. J'en veux aux goélands, nombreux à cette période, d'avoir fait la razzia sur les arbouses qui tranchent ordinairement avec les jolies clochettes blanches.



Les ricins, souvent en piteux état à cette période à cause des coups de vent ou des embruns, sont toujours très beaux.



Ma" petite jungle" est certes défleurie mais grâce à elle j'oublie la grisaille et les baisses de régime.



Cette année 2011 est vraiment hors norme, jusqu'à présent souvent dans le bon sens du terme.

© Ma Planète Jardin, 11/2011

samedi 19 novembre 2011

Des floraisons hivernales plutôt hâtives


La nature ne va pas tarder à entrer dans un profond sommeil jusqu'au printemps prochain, seuls les arbustes à floraison hivernale apporteront couleur et gaieté dans le jardin, ils embaumeront aussi l'air de leur parfum puissant. Tout l'hiver? Rien n'est moins sûr. La précocité incroyable de la plupart des plantes depuis le début de l'année se retrouve encore chez ces végétaux qui choisissent la morte saison pour s'épanouir. La douceur du climat ne faiblit pas, beaucoup de plantes ont du mal à entrer en dormance.

Quant à celles qui ne devraient fleurir qu'à partir de décembre, l'avance est considérable, de deux à trois semaines. Un constat que je faisais déjà en avril en voyant les rosiers en pleine floraison. Il est certes agréable de profiter de ces fleurs superbes, mais que restera-t-il au coeur de l'hiver quand la grisaille et le dénuement règneront en maîtres?


Le mahonia Charity offre des superbes grappes d'un jaune acidulé très lumineux. Elles sont normalement aussi belles vers la mi-décembre. Cet après-midi elles étaient magnifiques au soleil. Le parfum est malheureusement assez discret.



Le feuillage du chimonanthe devient doré, rien que de très habituel, ce qui l'est moins ce sont ce sont ces trois petites fleurs bien ouvertes et qui exhalent un fabuleux parfum de miel. Les bourgeons, nombreux, donneront des fleurs plus grosses surtout en janvier (enfin je l'espère).



Je n'ai jamais vu mon viburnum bodnantense, encore feuillu, aussi fleuri en novembre. C'est encore la douceur qui l'explique.



Le jasmin d'hiver porte mal son nom latin: nudiflorum, qui fleurit sur le bois nu. Les feuilles rougissent mais sont toujours là et les fleurs éclosent en nombre. Il est installé depuis longtemps et cela ne s'est jamais produit. La période normale de floraison est plutôt décembre-janvier.



Les bruyères ont autant de clochettes roses qu'en plein hiver.



Le camélia qui ne fleurit en principe qu'à la fin mars a des boutons bien gonflés qui ne demandent qu'à s'ouvrir. A mes yeux, Son feuillage vernissé touche à la perfection.



Presque tous les arbustes caducs du jardin ont perdu leurs feuilles, sauf le cerisier à fleurs (prunus serrulata Kanzan) qui se dépouille lentement en offrant un spectacle coloré.



L'année 2011 est décidément une année bien étrange. Gageons qu'elle sera riche en surprises jusqu'à la fin.

© Ma Planète Jardin, 11/2011

mercredi 16 novembre 2011

Tulipes et bisannuelles pour le printemps


Je dois reconnaître que j'envie les jardiniers qui dès octobre peuvent préparer leurs massifs de printemps en plongeant leurs mains avec plaisir dans une terre souple encore chaude mais déjà fraîche. Dans mon jardin, c'est tout le contraire. Octobre est devenu un mois sec depuis cinq ou six ans, la terre des massifs est compacte et poussiéreuse souvent jusqu'à la Toussaint. Alors, je patiente et attends la mi-novembre car à ce moment là la pluie est arrivée en quantité et il devient facile de travailler la terre. Je profite ainsi très longtemps des annuelles que je n'arrache que lorsqu'elles n'ont plus de fleurs.

J'aime associer tulipes et bisannuelles, les narcisses ont un coin bien à eux au pied des forsythias et du cognassier à fleur. Chaque année en juin je sème des lunaires monnaies du pape au charme un peu suranné mais que je trouve irrésistibles et du myosotis à la floraison bleu pale. Il constitue un vrai tapis au moment de la floraison. La germination est un peu capricieuse et les plus beaux plants ne sont pas ceux que je cultive mais ceux que je récupère dans les endroits les plus improbables: au pied des lauriers roses, dans les jardinières d'oeillets d'Inde ou dans le potager. Cette bisannuelle aime à se ressemer dans les endroits fertiles et arrosés.



J'aime ajouter des chieranthus (erysimum allionii), sorte de giroflée arbustive à l'éclatante floraison orange qui permet un joli contraste avec les myosotis. La floraison est précoce et durable en avril-mai, parfois remontante en juillet. Je n'arrive plus à trouver de semence. Par chance, elle se ressème un peu le long d'une bordure.


La lunaire, elle, met du temps à germer mais en général la réussite est au rendez-vous. Il s'en est fallu de peu que les escargots s'en régalent comme en attestent les traces dorées sur le feuillage.



Jusque là inconditionnel des tulipes Triomphe, je me suis laissé tenter cette année par des tulipes botaniques greigii, aux tiges sensiblement plus courtes mais qui possèdent des fleurs assez grosses et un feuillage ample strié de brun. J'aime beaucoup les rouges (comme la célèbre variété 'Chaperon rouge' ) mais aussi celles qui sont bicolores, rouges et jaunes ou rouges et crème. La floraison est très hâtive (fin mars-début avril). Par grand soleil, elles s'ouvrent entièrement. Elles ont l'avantage de se naturaliser facilement tandis que les variétés horticoles dégénèrent vite. J'utilise toujours un plantoir à bulbes pour éviter les poches d'air.



J'ai griffé légèrement la terre après avoir incorporé un peu compost avant d'installer les bisannuelles (à environ 30 cm de distance) puis ajouté les bulbes dans les espaces libres en les plaçant au premier plan pour les admirer de ma fenêtre.Ce grand massif ne sera pas vide bien longtemps, déjà les bruyères d'hiver l'illuminent tout comme la rose de Noël et dès février les hellébores d'Orient commenceront à s'épanouir.



En travaillant dans ce massif, j'ai eu la surprise de découvrir une dernière fleur sur un rosier anglais que j'avais condamné malgré ses roses superbes tant il est malade. La beauté sombre de 'The Prince' est à couper le souffle, elle s'approche de la rose noire (la photo ne lui rend pas justice, la couleur est plus profonde). Son parfum est sublime. Il restera donc, j'espère qu'avec quelques soins supplémentaires il sera vraiment beau l'an prochain.



© Ma Planète Jardin, 11/2011

vendredi 11 novembre 2011

Fleurs de la Saint-Martin


Aujourd'hui 11 novembre, la France commémore l'Armistice de 1918 et la paix retrouvée après des années de mortelles souffrances pour les soldats et les peuples. Il se trouve que c'est aussi la Saint Martin. Naguère encore, on appelait les périodes de grande douceur climatique qui régnaient à cette époque de l'année, été de la Saint-Martin. Sans aller jusqu'à parler d'été, nous connaissons en ce moment des températures dignes d'une fin septembre ou d'une fin avril, elles sont excessivement élevées pour la saison. Gelées et frimas sont absents et quoiqu'il pleuve parfois (toujours trop peu dans ma région), il y a souvent de belles journées. Si la nuit ne tombait pas aussi vite, novembre deviendrait presque sympathique.

Certes, nombre de végétaux ont achevé leur cycle. Ainsi, les vivaces sont entrées en repos assez vite et ont été nettoyées plus tôt que d'habitude et les arbustes caducs ont perdu leurs feuilles. Pourtant, il semble que toute la végétation ne veuille pas s'endormir, il y encore ici et là des fleurs dont certaines, découvertes il y a peu, sont plutôt surprenantes à cette saison.

Sedums et chrysanthèmes (en fin de floraison) apportent un peu de couleur.



Ces achillées fleuries (scène incongrue à la mi-novembre) ne doivent pas faire illusion, ce sont des semis spontanés récupérés dans mon autre jardin et replantés récemment alors qu'ils portaient déjà des fleurs!



Pour la première fois une hémérocalle refleurit, quel dommage de ne pas avoir toiletté son feuillage, mais je dois dire que je ne m'y attendais pas et que j'ai été pris de cours.



La rose de Noël que j'oublie tant qu'elle entourée d'annuelles a fleuri (sans période froide, qui pourtant lui est nécessaire) sans que je m'en rende compte, la floraison se poursuit. Certaines fleurs sont déjà passées. Que restera-t-il pour Noël?



Quelques roses, vraiment inespérées, éclosent encore, notamment sur Chaplin's Pink, non remontant et qui a eu au moins trois floraisons, Line Renaud, Mme Alfred Carrière, Grace, Pink Prosperity, Sourire d'orchidée, Bouquet d'or. Dans le même temps, leurs feuilles tombent et je les ramasse régulièrement.



Le viburnum Bodnantense s'épanouit lui aussi, un peu peu top tôt, d'habitude il fleurit après la chute des feuilles. Le contraste de couleurs est intéressant.



Le laurier tin, amateur de douceur, en profite pour fleurir lui aussi précocement, c'est inédit dans mon jardin.



Les plantes gélives ou annuelles sont très à l'aise avec ce temps doux. La plupart ont cependant été rentrées ou arrachées pour faire place aux bulbes de printemps et aux bisannuelles que j'installerai la semaine prochaine.



La bruyère d'hiver mérite déjà qu'on l'admire.



A coup sûr, ce mois de novembre laissera quelques souvenirs bien agréables au jardinier

© Ma Planète Jardin, 11/11/2011