Lorsque la saison des roses se termine fin juin dans mon jardin, mon enthousiasme retombe un peu et je suis toujours d'humeur mélancolique. Le foisonnement, la beauté et le parfum de la reine des fleurs me manquent. Il y aura certes une remontée, mais pas tout de suite. Quant aux vivaces et aux annuelles, elles ne donneront pas le meilleur d'elles-même avant plusieurs semaines.
Par bonheur, la présence réellement impériale de deux vivaces remarquables par la beauté de leurs fleurs permet à nouveau l'émerveillement. L'une exhale un parfum envoûtant, l'autre possède une couleur éclatante. Le lys royal blanc (lilium regale album) offre comme tous les ans une profusion de fleurs blanches et rosées sur le revers. Leur parfum est inoubliable. En forme de cornet, elles sont perchées au bout de tiges assez fortes dont les feuilles lancéolées sont très élégantes.
Depuis près de dix ans, il revient fidèlement, c'est à peine si un ou deux criocères vite éliminés m'ont inquiété cette année. Il aime ma terre drainée qui ne retient pas l'eau en hiver, ce qui peut le faire pourrir. Il tire parti du compost épandu au pied des vieux rosiers plantés tout près car il apprécie l'humus. Pour le réussir, il faut lui donner une exposition ensoleillée mais non brûlante, une gageure dans un jardin comme le mien où le soleil chauffe très fort dès la fin juin. Il fut donc installé au Nord-Est.
II convient de le planter en automne à 15-20 cm de profondeur et d'espacer les bulbes de 30cm. Ensuite, il n'aime pas être dérangé. Il faut également lui éviter la concurrence des plantes envahissantes. Après la floraison qui dure trois bonnes semaines, il faut couper les fleurs fanées mais absolument préserver les tiges jusqu'en novembre. Elles permettent au bulbe de reconstituer ses réserves. Il faut accepter de les voir griller peu à peu mais elles passent inaperçues.
Je n'aime pas du tout les lys asiatiques qui s'ouvrent en coupe mais je suis un inconditionnel des lys trompettes. Parmi les hybrides auréliens, je possède 'Pink Perfection' qui commence à s'épanouir, 'Golden Splendor' (jaune pur) et 'African Queen' (orange) dont les fleurs spectaculaires (15 cm) s'ouvriront sous peu. Leur parfum est également somptueux, en particulier les soirs d'été par grande chaleur. Je rechigne à couper les fleurs mais ne me lasse pas de les admirer.
Dans le même massif, pousse une hémérocalle particulièrement généreuse, 'Orange Prelude'. Elle est de taille moyenne (70 cm). Ses fleurs en cornet sont le pendant de celles du lys et son beau feuillage rubané habille et étoffe la base de ce dernier. A l'aise en principe dans les sols consistants, frais et à tendance argileuse (tout le contraire de ma terre sèche et légère !), cette hémérocalle se plaît dans ce massif protégé du soleil ardent de l'après-midi.
Elle non plus ne reçoit ni engrais et arrosage mais profite du compost. La terre du jardin ayant des limites, elle ne fleurit qu'une seule fois mais bien plus que 'Luxury Lace' et 'Crimson Pirate'. Il faut éviter de la déplacer. Comme toutes les hémérocalles, elle peut rester 15 ans au même endroit. L'entretien est réduit: Il suffit d'ôter les fleurs fanées et les tiges défleuries puis de nettoyer les touffes fin novembre. Un vivace facile à vivre vraiment indispensable.
Juste au pied du lys Royal commence à fleurir une autre hémérocalle que je pense être 'Burning Daylight'.
Des vues du massif.