Depuis quelques jours une grisaille humide et froide, très froide même, recouvre et enveloppe le jardin qui est prêt à s'endormir pour l'hiver. Hormis quelques transplantations et le balayage des dernières feuilles, il n'y pas plus grand-chose à faire à l'extérieur où plates-bandes et massifs sont bien mornes. Tout a été rabattu dans le souci de donner un aspect net aux massifs de vivaces et la plupart des rosiers ont été toilettés, une tâche au long cours qui me prend du temps mais que j'apprécie.
Quelques vestiges des floraisons passées ont été cependant épargnés non pas tant pour maintenir la structure du jardin que dans l'espoir de les voir transfigurés par le gel. Depuis plusieurs années la fin de l'automne et l'hiver étaient trop doux, les petites gelées occasionnelles ne parvenaient pas à créer ces jolies décorations cristallisées qui font le charme de la mauvaise saison.
Un forte et inhabituelle gelée (près de -6° sous abri) a permis hier à bon nombre d'inflorescences sèches de reprendre un peu de vie et d'éclat grâce à une mince pellicule de givre qui les a saupoudrées avec délicatesse, un décor que je n'avais plus admiré depuis fort longtemps.
Décoratif de mai à décembre, le miscanthus est très beau quand ses plumets sont glacés.
C'est aussi le cas des achillées eupatoires, des sédums, d'un gaura non taillé en raison de sa couleur pourpre et du fenouil bronze.
Quelques verveines de Buenos-Aires savent se mettre en valeur mais ce que j'attends d'elles, c'est surtout qu'elles se ressèment.
Les hortensias Phantom et Annabelle participent aussi, mais plus timidement, au spectacle.
Pour la première fois le vitex et le caryopteris First Choice conservent quelque attrait passée leur floraison.
Dans la haie libre les fleurs vaporeuses du cotinus Royal Purple et la chatons bordeaux du noisetier pourpre ressortent particulièrement.
Autant de petits trésors qui n'attiraient guère mon attention auparavant et qui ont maintenant ma faveur.
© Ma Planète Jardin, 12/2017