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vendredi 26 novembre 2010

Décor de givre


Ce matin, il a gelé vraiment fort (presque -4°), cela n'a rien d'inhabituel pour la saison et le jardinier prévoyant qui travaille toujours en tenant compte des prévisions météo n'a pas été pris de court, les plantes frileuses du jardin tempéré ont été rentrées à temps ou laissées en place avec une bonne protection hivernale.


Soumis au gel, beaucoup de végétaux ont revêtu une nouvelle parure, ce ne sont plus les rouges profonds et les ors éclatants de l'automne qui s'offrent au regard mais la fine pellicule de givre qui recouvre feuillages et inflorescences fanées. Le spectacle ne dure guère, il faut se hâter d'immortaliser la scène avant le redoux qui a déjà eu lieu depuis longtemps à l'heure où j'écris ces lignes.

Le givre transfigure certaines parties du jardin qui n'ont pourtant plus beaucoup d'attrait en cette saison, l'ensemble est bien nu et la végétation qui reste est plutôt triste. La grisaille persistante de ces derniers jours n'arrange rien. Pourtant, il a suffi d'une bonne gelée et d'une éclaircie matinale pour tout illuminer. Preuve, s'il en fallait, qu'il ne faut pas tout tailler avant l'hiver si l'on veut profiter de cette beauté créée par le givre.


Les inflorescences passées de l'hortensia paniculé et des sedums semblent avoir été cristallisées:



Le feuillage des rosiers qui après cela ne tardera plus à tomber, celui des hellébores d'Orient, du miscanthus et des bruyères semblent recouverts d'un fin glaçage ou de dentelle:



Les feuilles de l'oreille d'ours (stachys byzantina), d'ordinaire bleu gris, sont devenues toutes blanches et se remarquent vraiment:



Dans la haie fleurie, si terne à présent, seul un millepertuis qui porte encore toutes ses feuilles et ses fruits, assure encore le décor:


L'automne est décidément une saison aux multiples facettes.

© Ma Planète Jardin


mercredi 24 novembre 2010

Tailler les vivaces en automne


Vers la mi-novembre il est temps de tailler ou de rabattre la plupart des vivaces à floraison estivale ou automnale, il suffit de jeter un rapide coup d'oeil dans les massifs qui offrent un bien triste spectacle: Toutes les tiges florales et une grande partie du feuillage ont jauni ou pire, se sont desséchés.


C'est le signe que les vivaces ont achevé leur cycle de végétation pour l'année en cours et entrent en dormance (terme désignant le repos végétatif). La sève se concentre dans les racines, la partie aérienne meurt, le feuillage de la base, lui, peut rester persistant pour certaines espèces. Cette nuance est importante pour opérer le nettoyage. C'est un gros travail mais il est indispensable à la pérennité des vivaces du jardin, par ailleurs toutes très robustes.

Voici à quoi ressemble aujourd'hui un coin de massif que j'ai omis de nettoyer, on comprend aisément que cette opération de taille, outre qu'elle libère l'espace pour les pousses de l''année suivante obéit aussi à une préoccupation esthétique, le vide reste en définitive préférable:


Avant le nettoyage d'automne, 11/2010

Selon les espèces, donc, je rabats la végétation de mes vivaces plus ou moins sévèrement.

Asters, solidagos, heleniums, grandes achillées, fenouils, soleils vivaces et chrysanthèmes des jardins sont rabattus au niveau de la souche, il suffit de couper toutes les tiges au niveau du sol. Le feuillage, caduc, ne réapparaît qu'au printemps suivant.

J'élimine le feuillage des hémérocalles qui souvent s'affaisse et pourrit à cause de l'humidité en prenant garde de ne pas abîmer les nouvelles pousses qui affleurent déjà:


Hémérocalles, 11/2010

Les gauras dont les tiges lignifiées sont difficiles à sectionner, sont taillés sévèrement, je ne laisse que les jeunes pousses vertes.

Je ne touche pas au feuillage persistant des rudbeckias nitida et fulgida deamii, je taille au niveau de la souche toutes les tiges florales:

Rudbeckia nitida, 11/2010
Rudbeckias fulgida deamii, 11/2010

J'épargne le feuillage caduc des anémones du Japon, il est encore bien vert. Il ne grille que tard, souvent en décembre. Celui des coquelourdes, gris argent, reste beau tout l'hiver et ne demande aucun soin:


Anémone du Japon, 11/2010

Coquelourde, 11/2010

Pour les sedums, je ne fais rien jusqu'en mars, je laisse tiges et fleurs en place, elles vont sécher et seront très décoratives cet hiver sous le givre ou la neige:


Sedum, 11/2010

Je taille le feuillage des pivoines herbacées en ne laissant que 10 cm de tige, il est souvent le vecteur de maladies cryptogamiques.

Je laisse intact le feuillage des vivaces à floraison printanière, comme les campanules à feuilles de pêcher ou les juliennes des dames, l'éliminer c'est se priver de floraison au printemps.
Pour l'alchémille, je me contente d'éliminer de temps en en temps en cours d'hiver les feuilles sèches, le feuillage est plus ou moins persistant en fonction de la rigueur de l'hiver:


Julienne des dames, 11/2010
Campanule à feuille de pêcher, 11/2010
Alchémille, 11/2010

Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la manière dont je traite les vivaces peu rustiques. J'y reviendrai sans doute.

© Ma Planète Jardin

jeudi 18 novembre 2010

Précieux feuillages


L'hiver n'est pas encore là, encore qu'on ait pu en douter hier car la température n'a pas dépassé 4° et il a plu toute la journée. L'heure est au nettoyage du jardin, feuilles mortes à ratisser et vivaces à rabattre (j'en reparlerai bientôt), puis suivront les plantations de bisannuelles et de bulbes que je fais toujours assez tard en novembre lorsque la terre est humide.


Hier donc, le moment était assez mal choisi pour se livrer à la contemplation, pourtant entre deux averses j'ai pu faire un petit état des lieux au jardin et voir ce qui garde encore quelque intérêt ornemental en cette période où tout est tellement dépouillé et où le vide s'installe.

Passée la mi-novembre, les vedettes sont bien sûr les feuillages, persistants ou caducs, auxquels je ne prête guère attention pendant la belle saison car ma préférence va aux plantes à fleurs. Cependant, en voyant la présence de ces beaux feuillages, l'idée m'est venue de créer un massif constitué uniquement de végétaux persistants, d'associer par exemple, chalef, photinia, fusain, armoises, santolines et conifères.

Les arbres et arbustes à feuillage caduc ont tous perdu leur feuilles, sauf les bouleaux qui semblent couverts d'or, tout comme le chimonanthe, ils resteront beaux jusqu'à la fin du mois et peut-être même un peu au-delà:




Je trouve quelconque le feuillage des rhododendrons mais j'aime beaucoup le feuillage vernissé du camelia qui porte déjà de nombreux boutons, celui du daphné odora ou du viburnum odoratissimum qui, sans doute trop jeune, n'a pas fleuri cet été:

Camelia, 11/2010Daphne Odora, 11/2010Viburnum Odoratissimum, 11/2010

Cela fait oublier au jardinier que novembre est le mois qui offre le moins de floraisons. Le jasmin d'hiver, la viorne de Bodnant ou le mahonia Charity ne sont pas encore épanouis.

Comme pour indiquer que l'hiver attendra, quelque boutons de roses tentent d'éclore, en particulier sur le rosier Ulrich Brunner:

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Quelques fleurs de rudbeckia nitida font de la résistance, ce qui en dit long sur le caractère florifère de cette vivace mais ne désirant plus voir ces pauvres fleurs portées par des tiges entièrement grillées, je les ai sacrifiées:

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Une seule de mes bruyères de Darley (Erica Darleyensis), à fleurs roses, est bien fleurie alors que les autres, blanches ou rouges, s'épanouiront seulement dans un mois et demi:



Décidément, novembre n'est pas aussi triste que cela, il faut juste savoir regarder.

© Ma Planète Jardin

dimanche 14 novembre 2010

Les feuilles mortes, de l'or pour le jardin

Parmi toutes les tâches qui s'imposent aux jardiniers, le ratissage et le ramassage des feuilles mortes qui tourbillonnent en tous sens depuis quelques temps à cause des vents forts est certainement celle qui rebute le plus, tant elle semble dictée uniquement par un souci esthétique, en un mot, nettoyer. Bien sûr, je les ramasse aussi pour que mon jardin soit propre (mon jardin exotique, lui, est peuplé uniquement d'espèces persistantes), je déteste voir les feuilles mortes joncher cours, allées, terrasses et pelouse. Il serait par ailleurs dommage de laisser ce trésor végétal se perdre. Il suffit d'observer ce qui se passe dans les forêts où tout pousse sans engrais et sans aucun travail du sol pour comprendre la valeur de ce matériau végétal.

La valorisation de tous les déchets végétaux est la base du jardinage tel que je le conçois, c'est à eux que je dois le caractère opulent, foisonnant et la bonne santé de mes jardins, mais il faut beaucoup de constance, de patience et d'énergie pour en venir bout. Le sol de mon jardin tempéré, pauvre, peu profond et vite sec en été a été considérablement amendé grâce à l'utilisation des feuilles mortes, beaucoup de végétaux y prospèrent à présent. J'accomplis donc ce travail certes un peu fatigant avec enthousiasme. Je reconnais que j'aurais certainement plus de mal si mon jardin était très vaste. Ce cycle naturel au cours duquel le végétal nourrit le végétal et la renaissance succède à la décomposition me plaît vraiment.


Le potager paillé pour l'hiver, 11/2010

Dès la fin octobre, je commence à ratisser soigneusement et régulièrement les feuilles mortes des grands arbres et surtout celles de la trentaine d'arbustes à feuilles caduques du jardin . Les plus grosses, celles des cerisiers, des érables et du marronnier sont broyées puis incorporées au compost. Les feuilles d'arbustes et de bouleau sont balayées puis déposées en couches minces (de 5cm) sur les planches du potager, dans les massifs de vivaces et au pied des rosiers. Ce paillis végétal protège la terre (que je répugne à laisser nue en hiver), améliore sa structure (elle donne du corps à ma terre légère) et favorise l'activité des micro-organismes.

Ces végétaux seront décomposés d'ici le printemps, ils se transformeront en humus riche en nutriments facilement assimilables par les plantes qui pousseront mieux. Grâce à cette couverture, les éléments nutritifs ne sont pas lessivés par les pluies, la mauvaise herbe pousse plus difficilement et ce matelas sert de refuge aux insectes, de garde-manger aux oiseaux et les hérissons y font souvent leur nid.

Cet apport d'humus (il est apporté aussi par le compost que je réserve aux potager, les vivaces n'en sont pas gourmandes) augmente la capacité de rétention d'eau du sol, malgré tout les étés de plus en plus secs m'obligent à arroser rosiers et vivaces mais jamais les arbustes à fleurs. Evidemment, toute cette matière organique apporte essentiellement de l'azote et a tendance à acidifier le sol, j'apporte donc en complément une fois par an un engrais riche en potasse comme la potasse organique ou le patentkali et en phosphore tel que la farine d'arêtes de poisson ou le guano. J'utilise aussi la cendre de bois, elle contient beaucoup de potasse et de phosphore. Alcaline, à cause de sa teneur en calcium, elle corrige les excès d'acidité.


Vivaces taillées et sol protégé par un matelas de feuilles, 11/2010

La terre du jardin qui était sèche en été, compacte et boueuse en hiver (car elle se gorgeait d'eau) est devenue très souple et agréable a travailler (je ne la retourne jamais) et surtout fertile. Ce résultat mérite bien quelques efforts de la part du jardinier
.

© Ma Planète Jardin

mercredi 10 novembre 2010

Parures d'automne

Les vents tempétueux et les pluies abondantes de ces derniers jours (une bénédiction après des mois de sécheresse) ont eu raison des feuillages d'automne flamboyants de la plupart des arbustes caducs du jardin. Le spectacle fut de courte durée mais assez long tout de même pour que le jardinier puisse profiter à loisir de ces rouges et de ces ors intenses.

A présent, azalées caduques, malus, cornouiller mâle, viornes caduques et tous les autres ne sont plus que des squelettes et sont entrés en repos mais déjà je remarque sur le cornouiller les boutons qui s'épanouiront les premiers jours de mars.

Il y a malgré tout deux exceptions, deux arbustes, l'un persistant et l'autre caduc qui contribuent à attirer l'attention et apportent un peu de gaieté dans le jardin qui est de plus en plus nu. Le chimonanthe praecox perd ses feuilles toujours très tard, souvent fin novembre ou début décembre, avant de tomber elles prennent une belle teinte dorée, lui aussi porte des boutons qui commenceront à éclore dans un mois s'il fait doux:


Chimonanthus Praecox, 11/2010

Le Nandina gardera sa couleur pourpre tout l'hiver et ses baies se sont colorées elles aussi en rouge, il faudra que je lui trouve un emplacement moins sec car le couvert d'un grand pin ne lui permet pas de profiter de la pluie, il ne pousse pas autant que je le voudrais:


Nandina, 11/2010

Côté fleurs, toutes les vivaces sont défleuries (mais pas encore toutes rabattues, ce qui ne saurait tarder), cependant depuis deux ou trois jours on distingue sur le mahonia Charity quelques grappes jaunes d'or tellement réconfortantes au milieu de toute cette grisaille. En général, il est bien fleuri en décembre:


Mahonia x media Charity, 11/2010


Sans oublier le skimmia, qui ne se remarque pas beaucoup en été à cause de sa taille modeste mais qui devient indispensable dès novembre et jusqu'en avril, période durant laquelle il porte des boutons puis des fleurs blanches parfumées:


Skimmia Japonica, 11/2010

Même en cette période, sans doute la plus ingrate de l'année, le jardin se montre prodigue et cela met du baume au coeur du jardinier.

© Ma Planète Jardin