Une incroyable douceur prévaut depuis des semaines dans ma région comme un peu partout en France. Point de brouillard ni de grosses gelées jusqu'à présent. Il y a bien eu un peu de pluie depuis quelques jours mais la grisaille s'est vite morcelée. Le soleil brille encore généreusement au moment où j'écris ces lignes. Pourtant l'automne est là, il suffit de faire un petit tour au jardin pour s'en convaincre. Il a même de l'avance.
Les grands arbres ont perdu presque toutes leur feuilles (sauf les bouleaux qui restent verts une partie de novembre), les arbustes se dépouillent eux aussi de leurs feuillage. La parure automnale de certains, admirable, n'a guère duré. Les vivaces ont déjà été rabattues car elles prenaient un aspect grisâtre peu esthétique et se couchaient sous l'effet des bourrasques. L'usage d'une cisaille facilite grandement l'opération et cela permet de ménager les articulations du jardinier. Tous ces déchets, mélangés aux feuilles mortes broyées, vont grossir le tas de compost.
Le vide s'installe peu à peu mais au détour d'un bosquet ou d'un massif quelques taches colorées éphémères ou plus durables sont autant de signes que le jardin n'est pas encore tout à fait assoupi. Par beau temps comme aujourd'hui, leur coloris chaud ressort encore plus, ce sont pourtant des végétaux qui n'ont rien de sophistiqué
A commencer par les deux cotoneasters du jardin. Un cotoneaster franchetii que j'avais conservé surtout pour les oiseaux car je n'aime guère son feuillage et encore moins sa facilité à se resemer partout, attire le regard. Taillé en boule et couvert de baies orange clair il illumine un coin bien triste à présent où le rosier Mme Alfred Carrière joue les stars au printemps.
J'apprécie davantage le cotoneaster lacteus pour ses grappes de fruits rouge vermillon et son feuillage plus fourni. Les fruits resteront jusqu'à l'hiver. Les merles en feront bombance ensuite.
La symphorine n'a jamais porté autant de fruits que cette année, ses tiges souples croulent sous leur poids. J'ai négligé de la tailler, c'est dommage, elle aurait été plus présentable.
Il y a deux jours, le pommier à fleurs (sans doute la variété 'Profusion') était flamboyant tant par son feuillage que par ses fruits. Seules les petites pommes écarlates sont restées.
Hier encore, l'hamamelis affichait une séduisante couleur blonde. Les feuilles sont tombées d'un coup, révélant de nombreux boutons. J'anticipe déjà avec bonheur une belle floraison qui chez moi a lieu fin février.
Sur le chimonanthe odorant, un des derniers à perdre ses feuilles en décembre, ce sont les nombreux bourgeons qui m'intéressent. Des fruits noirs issus des fleurs de l'an passé se sont formés pour la première fois, il s'agit plus d'une curiosité végétale que d'un véritable ornement.
Quatre arbustes assurent encore le décor avec leur feuillage aux teintes pourpres. La viorne de Burkwood qui prend en plus des reflets dorés, la viorne obier, le cotinus et le cornouiller mâle.
Tous ces trésors de novembre sont bienvenus, ils évitent au jardinier de succomber à la nostalgie de l'opulence passée.
© Ma Planète Jardin, 11/2011
© Ma Planète Jardin, 11/2011
C'est vraiment le festival de couleurs en ce moment et pour ne rien gacher tu as aussi de beaux arbustes à baies :)
RépondreSupprimerIl faudrait que j'en mette un peu au jardin car il apporte une touche vraiment appréciable à cette période en plus d'être nourricier pour la gente ailées