Dès la création du jardin, j'ai privilégié les arbustes à floraison hivernale qui étaient alors assez rares et peu connus. Solides, résistants à la chaleur et à la sécheresse, ils ne demandent que très peu de soins et fleurissent beaucoup même en sol pauvre comme chez moi. Tour à tour, leur floraison colorée et souvent parfumée égaie le jardin si morne et si vide pendant la période hivernale. Pour la première fois depuis leur installation au jardin il y a plus de 15 ans, ils ont choisi pour mon plus grand bonheur de fleurir en même temps, donnant au jardin un air printanier tant une telle explosion de fleurs ne sied pas à l'hiver mais plutôt aux mois de mars et avril.
Même si la photo n'en rend pas bien compte, les floraisons en principe décalées et pour une fois concomitantes du chimonanthe odorant, de la viorne de Bodnant et du chèvrefeuille d'hiver créent un véritable effet de masse d'une grande beauté. Leurs effluves merveilleusement parfumées attirent un ballet incessant d'insectes butineurs. J'avais pourtant de sérieux doutes début janvier en contemplant le chimonanthe et la viorne désespérément nus ainsi que le chèvrefeuille d'hiver anormalement vêtu de son feuillage qu'il aurait dû perdre fin novembre. Ces arbustes ne sont en effet jamais si beaux que lorsqu'ils subissent une période de froid modéré mais prolongé, ce qui fut le cas les deux dernières semaines de janvier.
Le chimonanthe s'est subitement couvert d'une multitude de clochettes jaunes curieusement renversées si bien qu'on ne peut guère admirer leur coeur rouge ni leurs belles étamines. Leur parfum de miel est extraordinaire. Un vrai champion de la résistance à la sécheresse qui s'est passé de taille jusqu'à présent. J'ai par le passé négligé d'ôter les fruits, une erreur que j'évite de refaire car cela l'empêche de fleurir.
Depuis trois semaines, la viorne de Bodnant, régénérée par la taille, est superbe. C'est en fait sa plus belle floraison et j'espère qu'elle se prolongera encore. Elle seule s'épanouit dans les temps.
Juste à coté le chèvrefeuille d'hiver qui n'a pas réussi à perdre toutes ses feuilles porte une myriade de petites fleurs aux fragrances délicieuses, les préférées des bourdons et des abeilles. La floraison qui se produit d'habitude de façon sporadique dès novembre et connaît son apogée fin février et pendant les quinze premiers jours de mars est apparue soudainement la semaine dernière à la faveur du temps doux qui régnait, elle est d'une générosité inégalée. Lui aussi à profité d'une taille de rajeunissement effectuée il y a cinq ans (clic ici).
Installé contre la clôture où il peut s'étendre à son aise, le jasmin d'hiver offre des cascades de fleurs tubulaires d'un jaune très lumineux. Il fleurit en temps ordinaire en décembre-janvier et ses fleurs sont parfois anéanties par le gel. J'ai bien cru qu'il ne fleurirait pas, le trouvant à nouveau trop touffu malgré la taille radicale à laquelle je fus contraint au printemps 2014. Increvable, il ne souffre pas du tout en été de la situation brûlante où je l'ai installé.
J'attends aussi beaucoup du sarcococca et du garrya elliptica dans les années à venir. Pour l'heure encore bien jeunes, il ne donneront sans doute que quelques fleurs mais ils participeront un jour, je l'espère, à un aussi joli spectacle que celui qui se joue dans la partie sud du jardin en cet hiver 2017.
© Ma Planète Jardin, 02/2017
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