Au jardin, rien n'est immuable et les variations peuvent être grandes d'une année sur l'autre, bien souvent le jardinier doit remettre en cause avec humilité ce qu'il croyait acquis. Le jardin, ce petit coin de nature, obéit à des lois naturelles avec lesquelles il compose plus qu'il ne les maîtrise. Cette année, le temps capricieux du printemps et du début de l'été a eu une conséquence imprévue et finalement intéressante. La très grande fraîcheur du mois de mai et d'une grande partie de juin a retardé d'un mois la floraison d'une espèce de rudbeckia vivace, rudbeckia fulgida deamii, qui habituellement se produit la troisième semaine de juillet, sa floraison généreuse et éclatante est pour moi le signe que l'été est bien installé. Il métamorphose vraiment le jardin.
Or, cette année, ces rudbeckias, installés dans les massifs et au potager, ont végété tout le printemps, le feuillage a mis du temps à sortir et les boutons ne se sont pas formés fin juin comme les années passées. Il est vrai que les souches âgées de 5 ou 6 sont vieillissantes et auraient besoin d'être rajeunies, mais par insouciance et aussi par excès de confiance dans les grandes ressources de cette très belle vivace, j'avais renoncé à les diviser. A la perspective de me voir privé de leur capitules jaunes et d'avoir des massifs bien vides, je regrettai ma nonchalance.
Puis, contre toute attente, au moment où les fleurs auraient dû s'épanouir, vers le 25 juillet, les tiges ont commencé à pousser, les boutons sont apparus et depuis quelques jours les touffes sont en pleine floraison, je les trouve même un peu plus fournies que l'an passé, malgré la sécheresse et les fortes chaleurs de ces dernier jours.
Rudbeckias fulgida deamii, 08/2010
La floraison qui se termine normalement dans mon jardin fin septembre sera décalée d'un mois et pour la première fois les rudbeckias accompagneront les sédums et les asters, ainsi les massifs resteront opulents en automne. Tout est donc rentré dans l'ordre, ce retard imputable au temps exécrable du printemps se solde par un avantage et enseigne la patience, vertu cardinale pour le jardinier. Il n'empêche, je n'aurai pas la malice de repousser encore le renouvellement des touffes de rudbeckia, dès qu'ils seront défleuris, si l'automne est humide, je diviserai ces vivaces si robustes et capables de s'adapter partout (Quelques éclats plantés négligemment dans un pot avec très peu de terre ont très bien fleuri cette année).
Evidemment tout ne se passe pas toujours aussi bien, parfois les variations climatiques tournent au désastre, la sécheresse assez terrible qui frappe mon jardin exotique a par exemple ruiné la floraison d'ordinaire si belle de plusieurs de mes hibiscus moscheutos. Ces sécheresses à répétition depuis cinq ou six ans (amorce du changement climatique?) m'amèneront, je pense, à les transplanter à la mi-ombre.
© Ma Planète Jardin
Quelquefois, ce n'est pas plus mal que les floraisons soient échelonnées.. Une variété de rudbekia vien moi aussi de commencer seuleement sa floraison: des rudbekias trilobas..
RépondreSupprimerLes tiens sont superbes en tout cas..
Je suis une inconditionnelle de ces fleurs si simples et pourtant si belles..
Sophie