L'oranger du Mexique de mon jardin qui fut superbe et imposant pendant des années est sans doute l'arbuste qui souffre le plus des hivers très froids que ma région connaît deux ou trois ans. Bien qu'il soit exposé plein Sud et abrité par le mur de la maison, le gel intense (près de -15° en février dernier) a failli avoir raison de lui. La plupart des branches ont été détruites et en mars je les ai taillées à la base. Il ne restait presque rien si ce n'est la souche ligneuse que je songeais à arracher pour y mettre une espèce plus résistante.
Pourtant, le choisya ternata ne manque pas de charme ni d'élégance. Il pousse dans toutes les terres, accepte le calcaire mais préfère les sols drainés, un peu acides et riches en humus. Son port arrondi et compact est harmonieux, ses feuilles persistantes et luisantes vert foncé à 3 folioles (d'où le nom de ternata) et ses bouquets de fleurs blanches parfumées qui éclosent en avril et ressemblent à s'y méprendre à celles de l'oranger sont vraiment très belles. Sa faible rusticité, même dans une région assez douce comme la mienne, est son seul point faible. Son seuil de rusticité de -15° reste théorique. C'est dommage car il fait partie des rares arbustes qui ne demandent aucune taille pour fleurir généreusement et garder une belle silhouette.
Cet oranger moribond a eu un sursaut de vie pendant l'été. Alors que toute la partie Sud du jardin grillait, que la canicule mettait à mal les feuillages et cuisait les roses, lui se refaisait une santé. Cette espèce originaire du Mexique et du Sud-Ouest des USA aime la chaleur et la sécheresse. De nombreuses branches ont commencé à émerger de la souche, un jeune feuillage pimpant et bien découpé d'un vert tendre assez réconfortant s'est déployé.
Malgré les pluies torrentielles d'octobre et quelques petites gelées, il a continué de s'étoffer et depuis trois semaines au moins, de manière totalement inattendue, il fleurit. J'avais déjà observé une floraison automnale il y a très longtemps mais jamais si tard. Je suis surpris par l'ampleur qu'il a maintenant.
Cette année, je ne me laisserai pas prendre de court, si des gelées sévères sont annoncées, je protégerai mon choisya d'un voile d'hivernage, une attention à laquelle n'ont droit dans mon jardin tempéré que les arums et la commeline qui reste en terre toute l'année. Je n'oublierai pas non plus le daphne odora, mon plus gros oubli et un de mes plus gros ratés de l'année, j'y reviendrai sous peu.
© Ma Planète Jardin, 11/2012
dans le Doubs les 2 miens bien paillés et voilés ont très bien résisté aux -18!
RépondreSupprimersans voile chez moi avec -18° l'année dernière........il est encore là mais il faut que je paille cette année? j'ai eu de la chance!
RépondreSupprimera+@
mp