Le temps désespérément sec et réellement très chaud pour une mi-mai qui s'est installé depuis très longtemps dans ma région fait souffrir la végétation, la pelouse est grillée comme en plein mois d'août, les vivaces sont assoiffées (au point que je songe à refondre mes massifs pour y accueillir uniquement des espèces de terrain sec si cette sécheresse revient tous les ans), le potager n'a rien de luxuriant et les premières récoltes (de fraises et de petits pois notamment) sont chiches. Heureusement, la saison des roses fut généreuse quoique très précoce. Elle se terminera sous peu.
Pourtant, deux rosiers, d'une robustesse hors pair et d'une incroyable munificence choisissent ce moment difficile pour offrir un feu d'artifices de couleurs et une explosion de parfum capiteux qui embaume l'air tout autour de la maison. Je me demande encore d'où ils peuvent tirer autant de force alors que la terre est pauvre et desséchée en profondeur. Une sorte de petit miracle dont la nature a le secret et que j'accepte sans chercher à le comprendre.
Ces deux rosiers sont très exubérants, à dire vrai un peu sauvages et difficiles à domestiquer. Le rosier Cent-Feuilles dont je ne connais pas la variété fait plus de deux mètres de haut et malgré tous mes efforts il pousse toujours de façon désordonnée. Planté un peu trop près, le rosier Graham Thomas pâtit un peu de la concurrence de ce géant. Il vaut mieux l'éviter si l'on aime les rosiers bien sages. Je n'hésite pas à le rabattre des deux tiers après la floraison (il n'est pas remontant) et j'arrive tant que bien que mal à lui donner une forme harmonieuse. Pour éviter qu'il ne pousse trop je ne le nourris jamais, je n'arrose pas non plus, sauf cette année car la sécheresse cuit les roses avant épanouissement. Il faudrait pourtant apporter un peu de potasse organique car il est atteint par la rouille en fin de floraison.
Rosa Centifolia, 05/2011
Ses roses chou très doubles aux pétales en quartiers très serrés exhalent un parfum très puissant, sans doute un des plus puissants avec ceux de la rose de mai (encore un Cent-Feuilles, cultivé à Grasse pour la parfumerie), des rosiers Alba et des roses de Damas cultivées en Bulgarie pour produire de l'essence de rose. Une coupelle remplie de pétales suffit à parfumer une pièce, c'est tout dire. Je rêverais de pouvoir créer une haie de Cent-Feuilles mais je dois y renoncer faute de place.
Le rosier mousseux Salet (ainsi nommé à cause de la mousse un peu collante à l'odeur de résine qui recouvre les boutons) est lui aussi en pleine floraison. Je l'avais planté en pensant (et je l'avais lu!) que c'était un arbuste ne dépassant pas 1,50 mètres de haut, il fait plus de deux mètres de haut sur autant de large en à peine quatre ans. J'aime beaucoup ses roses très doubles en coupes plates. Les pétales sont tellement serrés que les étamines disparaissent. Leur rebord est rose clair et le coeur d'un rose plus soutenu. Elle sont délicieusement parfumées. Et Salet refleurit plusieurs fois jusqu'à l'automne.
Rosier Salet, 05/2011
Son feuillage vert foncé est rêche et assez grossier. L'arbuste est très vigoureux mais garde une forme arbustive équilibrée, il lui faut juste beaucoup de place. J'apporte du compost en fin d'hiver, de l'engrais riche en potasse en mai puis en juin et je l'arrose régulièrement. Il reste toujours très sain. Lorsque je l'ai planté, je le le trouvais trop près de la spirée bumalda Anthony Waterer et je craignais qu'il ne fût étouffé, en fait la floraison simultanée ton sur ton des deux arbustes crée un bel ensemble.
Un autre rosier de mon jardin aura, je l'espère, bientôt des dimensions généreuses ( il peut atteindre 10mètres de haut). C'est le rosier liane Paul's Himalayan Musk Rambler planté depuis trois ans au pied d'un arbuste sauvage un peu triste qui sert de brise-vue. J'ai guidé au fur à mesure les branches du rosier dans la ramure de l'arbuste, à présent il s'accroche seul. Cette année, il a bien fleuri avec trois bonnes semaines d'avance. Maintenant qu'il est bien installé, je le laisse se débrouiller.
Rosier liane Paul's Himalayan Musk Rambler
Au cours de ce printemps si sec, les rosiers ont été les stars du jardin. Sans eux, mon jardin serait bien vide, les bisannuelles n'ont pas résisté, les vivaces et arbustes printaniers (sauf les deutzias) sont défleuris, les vivaces à floraison estivale peinent. Il faudra que j'ajoute quelque rosiers ici et là. Il y a bien des variétés que j'aimerais adopter: Blush Noisette, Aloha, Phyllis Bide, Sparriershoop, Narrow Water pour ne citer qu'eux. Le plus dur sera de faire un choix et surtout de trouver une place.
© Ma Planète Jardin
On aimerait être là pour profiter de leur parfum :) par contre je voulais te demander si ton centifolia était rustique en zone 7 ou pas ? merci de ta réponse :)
RépondreSupprimerLes rosiers Cent-feuilles (je ne connais hélas pas le nom du mien) créés par les Hollandais à partir du XVIIème siècle sont rustiques en zones 5,6, 7 et résistent donc à des gelées de l'ordre de -30°.
RépondreSupprimerJ'ai un nouveau projet d'aménagement pour l'automne: un massif d'envion 9 mètres, qui sera composé essentiellement de rosiers...
RépondreSupprimerEt tes articles me donnent de nombreuses envies!!!
Je pense pour l'instant à une dizaine de rosiers: felicia et cornelia en tige, eglantyne, redouté, fantin latour, roseraie du chatelet, reine des violettes, cardinal de richelieu, sourire d'orchidée, marie pavié,melle cecile brunner, apirine rose..Les centifolias me tentent beaucoup..
Bises
sophie
Cette rose chou qui date d'avant 1680 est une pure merveille, dans un autre style 'chaplin's pink' est certainement un des plus résistants, chez moi il pousse dans le poulailler !! c'est tout dire.
RépondreSupprimerUn beau blog consacré aux roses, bravo.
Jean-Pierre